D’où vient la tradition de l’agneau pascal ?
Avec l’arrivée du Printemps et les festivités de Pâques qui pointent le bout de leur nez, les commandes de viande d’agneau s’envolent dans toutes les boucheries de France. Un fait qui peut étonner dans un pays de tradition laïque et traditionnellement friand de viande de porc. Tandis que la consommation de viande ovine (dont fait justement partie l’agneau) est en baisse perpétuelle depuis quelques années. Coût et rareté du produit semblent être en cause, de même que la difficulté de le cuisiner. Cependant, le weekend de Pâques semble chaque année remettre cette viande habituellement boudée du grand public sur le devant de la scène.
Et si l’ensemble des éleveurs et autres gens du métiers s’accordent sur le fait qu’il s’agit là de la meilleure saison pour déguster l’agneau, il s’avère que cette préséance accordée à l’agneau au début du Printemps est aussi culturelle ; provenant du fin fond des âges et des traditions pascales juives et chrétiennes.
L’agneau dans la tradition juive :
En effet, la Pâques juive (célébrée une semaine environ avant les Pâques chrétiennes) symbolise la sortie du désert des ouailles de Moïse, alors délivrées de l’emprise de Pharaon. Une fuite d’Egypte vers la Terre Promise qui n’a été rendue possible que par l’intervention divine.
Car dans la Bible, le Dieu hébraïque Yahveh menace directement les Egyptiens en leur envoyant toute une séries de plaies divines ; passant de l’eau qui se transforme en sang aux invasions de sauterelles, de grenouilles, de mouches ou de moustiques. Le tout entrecoupé de la mort des troupeaux (et donc du tarissement des moyens de subsistance), de grêles, de furoncles et de l’apparition d’épaisses ténèbres autour du pays d’Egypte. Mais la plus connue et la plus dramatique des Dix plaies d’Egypte, celle qui convaincra finalement le Pharaon de laisser partir les hébreux, n’est autre que la dixième ; la mort des premiers nés.
Or, pour s’assurer que seuls périssent les enfants égyptiens, Moïse ordonne aux hébreux de marquer leur porte du sang d’un agneau, sacrifié à la place de leurs enfants. Un signe qui éloignera l’Ange de la Mort envoyé par Yahveh de leur foyer. Et cet acte sera le déclencheur de la sortie d’Egypte des hébreux.
Voilà pourquoi dans la tradition hébraïque, le sacrifice de l’agneau est assimilé aux fêtes de Pâques (ou Pessah) et est encore consommé aujourd’hui en cette occasion toute spéciale.
L’agneau dans la tradition chrétienne :
Cependant, la tradition chrétienne n’est pas en reste et donne elle aussi à l’agneau une place de choix dans sa mythologie ; ce qui explique qu’il soit à la table de tous les repas de Pâques depuis des générations …
Cela car, doux et innocent, l’agneau est communément perçu par les chrétiens comme un symbole de docilité et de sacrifice. De la même manière que Jésus, cet être de pure innocence sacrifié par son père pour sauver l’humanité et racheter les péchés iniques des hommes. Du reste, le texte de la Bible lui-même tisse l’amalgame, qualifiant volontiers Jésus d’ « Agneau de Dieu ». Par conséquent, au contraire de la Pâques juive qui est un événement politique, la pâque chrétienne et son agneau ont une fonction que l’on pourrait qualifier de rédemptrice. Et c’est en souvenir de cet agneau divin que les chrétiens mangent de l’agneau à Pâques. Pour commémorer ce sacrifice et laver les pêchés en ce temps spécial qui rend hommage à la résurrection christique.
Alors, lors du prochain dîner pascal, n’hésitez pas à raconter aux convives l’incroyable histoire de l’agneau de Pâques !
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